Descubrir el ARTE en clase

Un dialogo con pintores hispanos

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Publié le Jeudi 11/04/2013

Les différentes étapes de l’analyse d’une œuvre picturale

Démarche proposée par Sophie Pelissier

Lecture et exploitation de la légende ou du cartel

  • L’artiste (date de naissance - date éventuelle du décès) :

  • Titre de la  peinture (dénotation ou connotation ?):

  • Année ou période de réalisation/ prise en compte du contexte historique et/ ou du courant artistique dans lequel l’œuvre peut être classée :

  • Technique picturale employée (huile, acrylique, gouache, fresque, , etc.):

  • Support de l’œuvre (papier, toile, bois, cuivre, etc.) :

  • Dimensions de l’œuvre (hauteur par largeur)/ prise en compte du format (portrait, paysage ou à l’italienne, marine, carré, etc.) :

  • Lieu d’exposition ou de conservation :

 

  • Définir le genre pictural de l’œuvre (portrait individuel ou collectif, paysage, scène de genre, scène religieuse, peinture historique, nature morte, etc.), parfois indiqué dans le titre de la peinture.

 

  • Est-ce une œuvre figurative ou abstraite ?

 

Détermination du sujet et du thème de l’œuvre

Cette étape est essentielle si l’on veut analyser avec méthode un document iconographique.

Ne pas confondre sujet et thème (rappel et exemple ci-dessous*)

Lecture iconique : description méthodique du contenu et  élucidation  précise  des  signes iconiques que constituent personnages, objets, animaux, paysages,  éléments architecturaux, motifs géométriques, etc.

Lecture plastique : analyse de  deux ou trois  éléments plastiques : problèmes liés à la construction et à l’occupation de l’espace (distribution des éléments de composition, structure,  ordre/ désordre, équilibre/ déséquilibre, mouvement/ repos),  technique d’exécution (utilisation d’un pinceau, d’une brosse, tracés courts/ longs/ continus/ discontinus, etc.), axes et plans éventuels,  couleurs (références au cercle chromatique, rapport couleurs/ formes, symbolisme, valeur traditionnelle, etc.),  lumière (rapport lumière/ formes, couleurs/ sources de lumière),  profondeur et  volumes,   moyens utilisés pour représenter la profondeur  (perspective, couleur, lumière, etc.),  dynamisme de l’ensemble, etc.

Proposition d’interprétation qui peut être de nature psychologique, sociologique, socioculturelle, politique, spirituelle, moralisatrice, esthétique, etc.

 

 

*Rappel : sujet et thème

Les exemples fournis se réfèrent à La vendedora de flores, peinture à l’huile de Diego Rivera (artiste mexicain), 180 x 150 cm, Museo Español de Arte Contemporáneo, Madrid.

Lien internet pour disposer d’une reproduction de La vendedora de flores : http://www.todo-sobre.com/diego-rivera/obra-diego-rivera-vendedora-de-flores-1949.php

o

http://www.mcnbiografias.com/app-bio/do/show?key=rivera-diego

 

  • Le sujet (el asunto) d’une composition picturale est un bref récit de ce que l’on voit. Les éléments de composition les plus importants de la représentation artistique y sont décrits. Une personne mal voyante doit être capable de visualiser la composition, à partir du simple descriptif qui en est donné. Le sujet est une sorte de résumé de l’ensemble des signes iconiques de l’œuvre. Le mot espagnol « argumento » est à envisager comme synonyme.

Exemple : Une vendeuse de fleurs indienne est placée au centre de la composition. Deux enfants et une jeune fille constituent, selon toutes vraisemblances, les membres de la famille de cette paysanne.  Cette dernière porte une lourde charge sur son dos : il s’agit d’un panier d’arums aux formes stylisées et à la blancheur particulièrement lumineuse. Ses enfants semblent l’aider dans sa tâche, chacun tenant dans ses mains un bouquet d’arums ou de tubéreuses. Le marché semble très animé : en arrière-plan, l’on aperçoit en effet les visages d’autres personnes affairées.

 

  • Le thème (el tema) fait ressortir l’intention de l’artiste. Sa définition se doit d’être brève, claire et précise. Une notion ou un  mot abstrait constitue l’élément principal de cette définition. A ce mot ou notion sont adjoints adjectifs qualificatifs, compléments de nom, subordonnées relatives, etc.  permettant d’affiner la thématique. Le thème est structurant et « indiciel ».

Exemple : La vendedora de flores nous propose une représentation archétypique du peuple mexicain dans sa vie quotidienne,  à travers le portrait d’une humble et digne marchande indigène, entourée de deux enfants et d’une jeune fille. Cette scène de genre à forte thématique sociale montre avec réalisme une forme de solidarité familiale dans le travail.



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Publié le Dimanche 02/09/2012

Des filles de leur temps

Version française du prologue de Pedro García Martín1 pour Descubrir el arte en clase.

Les Classiques ont créé cette maxime. Les Modernes l’ont reprise. Nous l’avons toujours su. Nous sommes tous des enfants de notre temps.

Les œuvres d’art également. Seule change la perception que l’on en a. Seule change l’estime de la société à leur égard. Seuls varient quelques marqueurs d’identité, au sein de l’univers esthétique qu’est l’histoire de la culture.

Au nom de ce changement dans le regard porté sur les images artistiques, donnant suite aux leçons imposées par la grammaire des couleurs et des formes, le professeur Sophie Pelissier offre au monde enseignant ce manuel d’éducation artistique en langue espagnole.

Un outil mis à la disposition du spectateur pour comprendre l’œuvre de six maîtres hispaniques. Un outil qui permet au lecteur de contempler les éléments de composition  de tant d’autres peintures. Un outil pour l’élève qui apprend à déchiffrer le langage des toiles.

Une méthode qui invite au dialogue entre le tableau et sa source : Fernando Botero s’inspirant d’une nature morte de Sánchez Cotán ou d’une estampe de Francisco de Goya ; Wifredo Lam influencé par un rêve du Douanier Rousseau ; Equipo Crónica marqué par des visages à la noirceur goyesque. Et de ces conversations comparatives naissent des exercices d’application didactique. Une sorte de débat, en somme, entre le professeur et ses disciples.

Un legs de l’auteur qui transmet au lecteur le fruit de ses années d’enseignement  face aux élèves2. Après avoir  repensé  les visages expressifs de Frida Kahlo, traduit les clés stylistiques d’Alberto Duce et vécu le processus de création artistique auprès de l’artiste Teresa Ramón, elle a écrit en connaissance de cause les biographies des peintres présentés dans cette anthologie du génie hispanique.

« Enseigner en suscitant le plaisir ». Voici la devise consacrée des précepteurs et des maîtres du Siècle d’Or pour instruire leurs apprentis.  C’était aussi le maître mot que les artistes appliquèrent à leurs créations, les auteurs de théâtre à leurs comédies et les romanciers à leurs personnages et à leurs trames narratives. N’est-ce pas ce que propose Velázquez à travers ses portraits  de bouffons infirmes qui semblent faire résonner leurs grelots ? Ou Lope de Vega dans les intrigues amoureuses entre personnes de conditions inégales, qui peuplent ses comédies de cape et d’épée ? Ou encore Cervantès dans les aventures et mésaventures de don Quichotte qui font franchement  rire?

Il s’agit donc de transmettre des connaissances de façon plaisante, ludique et claire, à l’instar de l’auteur de Descubrir el arte en clase.

La culture, ne l’oublions pas, est ce qu’il nous reste après une longue pénétration de l’esprit. Or, cet ouvrage s’adresse aux professeurs et aux étudiants de LVE Espagnol ainsi qu’aux amateurs d’art et aux néophytes dans le domaine de l’hispanité. Des lecteurs qui peuvent ainsi mieux connaître les créateurs d’art et doivent ensuite faire des recherches sur leurs œuvres. Et ce, afin de dialoguer avec ces images qui nous parlent et réclament toute notre attention, dans l’iconosphère où nous vivons.

En fin de compte, force est de constater que les peintures, telles les personnes, sont filles de leur temps. Mais elles ne sont pas muettes. Elles s’adressent à nous, souvent tout bas, parfois à grands cris.

C’est pour cela que nous devons affiner notre ouïe pour les écouter, ouvrir grand nos yeux pour les voir, percevoir leur saveur pour nous en délecter, développer notre odorat pour sentir leur présence et user de notre tact pour les caresser du regard.

De tels  codes esthétiques permettront de les comprendre. Et le lecteur commencera  à saisir cette théorie des cinq sens dès qu’il aura tourné l’humble page de ce prologue.

1. Pedro García Martín occupe la chaire d’Histoire Moderne à l’Université Autonome de Madrid.

En tant qu’homme de lettres, Pedro García Martín est un romancier et un nouvelliste reconnu. Il a publié les nouvelles  Los comuneros (1990), La casa verde (1992), El agua de la serranía (1993). Il est également l’auteur du roman  Ruter el rojo. Un aventurero entre los Austrias y los Borbones (EDHASA, 1ère édition 2005, 2ème édition 2006, traduction portugaise 2008, édition de poche EDHASA 2010). Son deuxième roman  El Químico de los Lumière. Cazadores de colores en La Belle Époque a remporté le Premier Prix du Roman de la Ville de Salamanque 2007. En 2011 a été édité son troisième roman : La Virgen de Lope de Vega, ed. Atanor. Un quatrième roman est en cours de rédaction.

En tant qu’historien, le Professeur des Universités (Catedrático de Historia Moderna, Universidad Autónoma de Madrid) Pedro García Martín a acquis une grande renommée dans son pays, publiant, entre autres, les livres suivants : El Monasterio de San Benito El Real en la época moderna (1985), Contribución a la historia de la trashumancia en España (avec J. María Sánchez) – 1ère édition 1986, 2ème édition 1996-, La Ganadería Mesteña en la España Borbónica (1700-1836), El mundo rural en la Europa moderna (1989), El patrimonio cultural de las cañadas reales (1990), La Mesta (1990, traduction italienne 1998), Cañadas, cordeles y veredas (dir.) – 1ère édition 1991, 2ème édition 1992, 3ème édition 2000, 4ème édition 2005), Por los caminos de la trashumancia (1994), La Cruzada Pacífica. La peregrinación a Jerusalén de don Fadrique Enríquez de Ribera (1997), Imagenes Paradisi. Historia de la percepción del paisaje en la Europa moderna (vers 1450-vers 1850) –2000, traduction italienne 2004-, Paisajes de la Tierra Prometida. El viaje a Jerusalén de don Fadrique Enríquez de Ribera (dir.), 2001, La péñola y el acero. La idea de Cruzada en la España del Siglo de Oro (2004), Álbum del Quijote. Iconos cervantinos en el cuarto centenario de su impresión (2004), El Quijote en la cultura popular. Las imágenes pobres y los cinco sentidos (coord.) 2005 et Cervantes. Lope de Vega. Vidas cruzadas (2007).

2. Sophie Pelissier a  une longue expérience de l’enseignement.

Après  l’obtention du concours externe en juillet 1986, elle a en effet été professeur d’Espagnol  dans le Secondaire, de façon ininterrompue,  de septembre 1986 à février 2002, dans les Académies de Grenoble (Lycée de Voiron et Collège de Sassenage) et de Nice (Lycée Jean Moulin de Draguignan, Collège Liberté et Collège Paul Cézanne à  Brignoles).  En tant que  professeur titulaire en Lycée puis en Collège, elle a toujours essayé de transmettre sa passion pour la peinture à ses élèves. En 1994, elle a publié auprès des éditions Ophrys Arte en clase – Pinturas hispánicas e hispanoamericanas – del siglo XX. Tout en enseignant, elle a préparé son Doctorat à l’Université de Montpellier III et a obtenu en 1998 la mention « Très honorable avec félicitations du Jury » pour sa  thèse intitulée Des variations et influences thématiques autour de l’œuvre de Diego Velázquez dans la peinture hispanique depuis 1957.

 

Après sa qualification par le Conseil National des Universités, elle a  été recrutée (novembre 2001) en tant que Maître de conférences (Profesora titular de la Universidad) à l’IUFM d’Amiens (Université de Picardie Jules Verne)  où elle a travaillé en continu jusqu’à aujourd’hui ; elle y a exercé  des fonctions administratives en tant que Responsable des filières de  CAPES Espagnol et PLC2 (Professeurs stagiaires) de 2002 à 2010 ; elle a proposé de  très nombreuses conférences pédagogiques et des journées d’études sur la didactisation des supports iconographiques,  des formations sur les grands courants picturaux du Moyen-Âge au XXIe siècle, des cours sur  la méthodologie de l’image fixe ou mobile et sur  le cinéma dans le monde hispanique. Elle a rédigé Descubrir el arte en clase  - Un diálogo con pintores hispanos – lors  de ses années de pratique en IUFM. Tout au long de sa carrière, elle a rencontré avec bonheur des artistes hispaniques ; cela lui a permis de mieux comprendre le processus de création et d’approfondir à leur contact ses connaissances dans le domaine de la peinture en particulier.

 

Aujourd’hui, elle dirige un séminaire d’initiation à la recherche auprès d’étudiants de Master, qui se destinent au professorat des écoles. Ce séminaire s’intitule « Approche de la culture hispanique par les arts visuels » (mots clés associés : hispanité, peinture, cinéma d’animation, bande dessinée, photographie, rapport texte/image  dans les ouvrages jeunesse, LVE Espagnol, didactique).

 

Vingt-six années sont passées – « el tiempo vuela » - et Sophie Pelissier aime toujours autant son métier.

 

Texte biographique sur Sophie Pelissier établi par Monique Parant, Professeur de Lettres.

 

 



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